Mort pour avoir assumé son homosexualité
Mercredi 2 décembre
Il y a 16 mois, Ahmet Yildiz, un jeune Turc de 26 ans, a été assassiné par son père après avoir révélé son homosexualité.
Ahmet Yildiz était le fils unique d’une famille patriarcale tribale, profondément religieuse, qui n’a pas supporté l’affront fait à la religion et à l’honneur filial que représentait pour eux l’homosexualité de leur fils. Bien que son père lui ait ordonné de revenir au village afin de se faire soigner par un imam et un docteur, Ahmet a choisi de rester fidèle à lui-même, malgré le chagrin que lui a causé l’idée de décevoir sa famille,
Cette affaire fut le premier cas médiatisé en Turquie du meurtre d’honneur d’un homosexuel. Elle a entraîné une réflexion nationale, mettant face à face une Turquie laïque moderne et une Turquie conservative de plus en plus influencée par l’Islam.
Les Nations Unies estiment à 5000 par an le nombre de meurtres d’honneur en Turquie, impliquant principalement des femmes tuées en raison de relations sexuelles hors mariage. Jusqu’à maintenant, les meurtres liés à l’homosexualité n’avaient jamais été révélés car le sujet reste très sensible.
Ce meurtre a divisé le voisinage de M. Yildiz où vivent côte à côte des turcs laïcs et des turcs religieux. Seule la voisine de Ahmet, elle-même blessée dans la fusillade a accepté de témoigner, bien que la police et les autorités religieuses aient tenté de l’en dissuader et de protéger le meurtrier car eux aussi considèrent l’homosexualité comme un péché. Mais Madame Darama a exprimé son désaccord en déclarant que l’Islam considère le meurtre comme le plus grand des péchés, et que Allah seul pouvait décider du droit de vie ou de mort : « Ahmet était gentil et ne méritait pas de mourir.» a-t-elle déclaré.
La société turque reste partagée : des clubs et des bars pour homosexuels sont de plus en plus nombreux dans les grandes villes telles qu’Istanbul. Mais à l’inverse, de nombreux pères renieraient leur fils si celui ci était gay.
Néanmoins, la motivation de la Turquie à rentrer dans l’Union européenne l’a poussée à accepter et même à promouvoir des libertés pour les femmes et les homosexuels, certaines personnes, avant tout des traditionalistes, n’acceptent toujours pas une certaine liberté sexuelle et y voient encore un crime et un non-respect de la religion.
Ségolène,
New York Times
http://www.nytimes.com/2009/11/26/world/europe/26turkey.html?pagewanted=1&_r=2&sq=Turkey%20country&st=cse&scp=1
Il y a 16 mois, Ahmet Yildiz, un jeune Turc de 26 ans, a été assassiné par son père après avoir révélé son homosexualité.
Ahmet Yildiz était le fils unique d’une famille patriarcale tribale, profondément religieuse, qui n’a pas supporté l’affront fait à la religion et à l’honneur filial que représentait pour eux l’homosexualité de leur fils. Bien que son père lui ait ordonné de revenir au village afin de se faire soigner par un imam et un docteur, Ahmet a choisi de rester fidèle à lui-même, malgré le chagrin que lui a causé l’idée de décevoir sa famille,
Cette affaire fut le premier cas médiatisé en Turquie du meurtre d’honneur d’un homosexuel. Elle a entraîné une réflexion nationale, mettant face à face une Turquie laïque moderne et une Turquie conservative de plus en plus influencée par l’Islam.
Les Nations Unies estiment à 5000 par an le nombre de meurtres d’honneur en Turquie, impliquant principalement des femmes tuées en raison de relations sexuelles hors mariage. Jusqu’à maintenant, les meurtres liés à l’homosexualité n’avaient jamais été révélés car le sujet reste très sensible.
Ce meurtre a divisé le voisinage de M. Yildiz où vivent côte à côte des turcs laïcs et des turcs religieux. Seule la voisine de Ahmet, elle-même blessée dans la fusillade a accepté de témoigner, bien que la police et les autorités religieuses aient tenté de l’en dissuader et de protéger le meurtrier car eux aussi considèrent l’homosexualité comme un péché. Mais Madame Darama a exprimé son désaccord en déclarant que l’Islam considère le meurtre comme le plus grand des péchés, et que Allah seul pouvait décider du droit de vie ou de mort : « Ahmet était gentil et ne méritait pas de mourir.» a-t-elle déclaré.
La société turque reste partagée : des clubs et des bars pour homosexuels sont de plus en plus nombreux dans les grandes villes telles qu’Istanbul. Mais à l’inverse, de nombreux pères renieraient leur fils si celui ci était gay.
Néanmoins, la motivation de la Turquie à rentrer dans l’Union européenne l’a poussée à accepter et même à promouvoir des libertés pour les femmes et les homosexuels, certaines personnes, avant tout des traditionalistes, n’acceptent toujours pas une certaine liberté sexuelle et y voient encore un crime et un non-respect de la religion.
Ségolène,
New York Times
http://www.nytimes.com/2009/11/26/world/europe/26turkey.html?pagewanted=1&_r=2&sq=Turkey%20country&st=cse&scp=1
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