Turkish pianist sentenced over insulting Islam on Twitter

Credit photo: http://www.guardian.co.uk/world/2013/apr/15/turkish-composer-fazil-say-convicted-blasphemhy?INTCMP=SRCH 

On Monday 15th April, a Turkish court held in Istanbul has sentenced the world-renowned pianist Fazil Say to a 10-month suspended sentence for denigrating religious values on Twitter.

In April, Fazil Say posted controversial tweets on Islam. Those messages questioned whether heaven in Islamic belief is like a pub or a brothel because in the Quran it is said that there are rivers of wine and houris - beautiful women - in heaven for those who do good while on earth. His remarks referred to a poem by Omar Khayyam, a famous 11th-century Persian poet, whose original verse was: "You say rivers of wine flow in heaven, is heaven a tavern to you? You say two houris await each believer there, is heaven a brothel to you?" In another tweet, he joked about the rapid call to prayer at a mosque, wondering if the muezzin who makes the call was running late for a drink.

Claiming himself as an atheist, Fazil Say has often criticized Prime Minister Recep Tayyip Erdogan and the Islamist party accusing it of seeking to impose religious values in Turkey. He also accused the AKP, the Justice and Development Party, of being involved in his case.
The renowned musician was initially handed 12 months for "fomenting hatred and enmity among the public" and "insulting religious values". It was then suspended, allowing him to remain free if he doesn't commit any similar infraction within the next five years. His lawyer, Meltem Akyol has not yet announced if they are going to appeal the verdict or not.

Fazil Say, who is 42 and has performed with major orchestras around the world including New York, Berlin and Tokyo, declared being disappointed in terms of freedom of speech and qualified the verdict as "a sad one for Turkey". He also added that although he is innocent, the fact that he was found guilty is worrying for freedom of expression and religion in the country.

Culture and Tourism Minister Ömer Çelik commented on Say's sentence saying that he does not wish a person to be judged for the words of someone else. In recent years, many artists, intellectuals, writers as well as lawyers, politicians and lawmakers have faced similar charges for sharing their opinions. In a report, Amnesty International said freedom of expression was under attack in Turkey and called for legislative reforms to bring those abuses to an end.
Opinion: It's completely understandable that some people may be offended by Mr. Say's words knowing that Turkey is a country where more than 75 million people identify themselves as Muslims. Some people value religion more than anything else. Yet communicating ideas and opinions is part of freedom of expression so it has to be accepted, that's why the verdict is wrong. This case emphasizes the debate on the violations on freedom of speech which prompts heavy international criticism. It shows, again, the failure of democracy in Turkey.
Marie-Anne, 15th April.


 Fausse note dans la démocratie turque

Lundi 15 avril, le célèbre pianiste turc Fazil Say a été condamné par un tribunal d'Istanbul à dix mois de prison avec sursis pour avoir publié des propos dénigrant les valeurs religieuses de l'Islam sur Twitter.

Plus tôt dans le mois, Fazil Say a posté des tweets controversés sur l'Islam. Il y critiquait les croyances des musulmans et comparait le paradis à une taverne ou à une maison close, citant les vers du poète persan Omar Khayyam: "Vous dites que des flots de vin coulent au paradis, est-ce que le paradis est une taverne? Vous dites qu'il y a au paradis deux houris pour chaque croyant, est ce que le paradis est un bordel?". Dans un autre message, il se moquait de la précipitation du muezzin à lancer son appel à la prière.

Revendiquant son athéisme et ouvertement hostile au premier ministre Recep Tayyip Erdogan et au Parti islamiste, Fazil Say a souvent suscité la polémique. Il a par ailleurs accusé le gouvernement et notamment le Parti de la Justice et du Développement (AKP) d'être à l'origine du procès. 

Le célèbre musicien encourait jusqu'à douze mois de prison ferme pour "insultes aux valeurs religieuses d'une partie de la population" mais sa peine ne sera appliquée qu'en cas de récidive dans les cinq ans à venir. Son avocate, Meltem Akyol n'a pas encore précisé si son client ferait appel.

L'artiste de 42 ans, qui a joué avec les plus grands orchestres du monde dont ceux de New York, Berlin et Tokyo, s'est déclaré attristé par cette décision de justice rendue au nom de son pays et déçu en terme de liberté d'expression. Il a poursuivi en disant que cette condamnation, prononcée bien qu'il n'ait commis aucun crime, est inquiétante pour les libertés en Turquie,.

Le ministre de la Culture et du Tourisme, Ömer Celik, a lui-même déploré ce jugement, déclarant "Je ne veux pas que quiconque soit confronté au système judiciaire pour les paroles de quelqu'un d'autre". Durant ces dernières années, de nombreux artistes, intellectuels, écrivains, politiciens ou législateurs ont été confrontés à des accusations similaires. Dans un rapport, Amnesty International a déploré ces atteintes à la liberté d'expression en Turquie et a également demandé que des réformes soient introduites dans le but de mettre fin à ces abus.
Opinion: Le fait que certaines personnes se sont senties offensées par les propos de M. Say est compréhensible lorsque l'on sait que la Turquie est un pays majoritairement musulman, avec plus 75 millions de personnes s'identifiant comme tel. Certains estiment leur religion supérieure à tout autre chose. Cependant diffuser des idées et faire part de son opinion fait partie de la liberté d'expression, c'est pourquoi le jugement est injuste. Ce verdict relance une fois de plus le débat sur les atteintes persistantes à la liberté d'expression en Turquie, régulièrement critiquées par les militants des droits de l'Homme. Cette affaire s'ajoute à une longue liste et montre une nouvelle fois les failles de la démocratie turque. 
Marie-Anne, le 15 avril.

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