Is Turkey abandoning EU for Shanghai Organization ?
On Friday 25th January, Prime Minister Recep Tayyip Erdogan was interviewed by reporters for a political TV broadcast. During the interview, Erdogan mentioned a possible membership bid to the Shanghai Cooperation Organization (SCO), which led to confusion and concern among prominent analysts.
The SCO - also called Shanghai Five - is an international alliance founded in 1996 in Shanghai by China, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Russia, Tajikistan and Uzbekistan. It was set up to resolve border disputes between its two largest members, China and Russia.
Erdogan said Turkey is now looking for substitute options due to the EU unfavorable attitude towards the country’s entry in the EU. He declared "If we get into the SCO, we will say goodbye to the European Union. The SCO is better, much more powerful. If the SCO wants us, all of us will become members of this organization", also adding that Turkey had common values with some members of the group. Then, the question is why Turkey doesn’t say goodbye to the EU now. Erdogan argued that the country has a relationship with the EU and that it would be too risky without finding alternatives first.
Erdogan's remarks prompted fierce criticism among analysts and politicians. According to them, organizations such as the SCO are not an alternative to the EU for Turkey because of their lack of democracy. His words have been interpreted like giving up on democratizing Turkey and preferring dictatorship. For some others, this is a signal for the EU to understand that Turkey has alternatives.
It's actually not the first time this issue is raised. A few months ago, in July, during his visit in Russia, President Vladimir Putin asked Erdogan "What is Turkey doing in the EU?", then he answered jokingly "Accept us into the Shanghai Five and we'll forget about the EU". However, last Friday, he was considering the option much more seriously.
Turkey has been eager to become an EU member since 1993, when it signed a partnership agreement with the European Economic Community (EEC). The accession process has slowed down because of the opposition of some countries such as France or Germany. This unwelcoming attitude has caused much frustration for Turkey up to now.
Opinion: In a way, the frustration caused by the EU can explain Erdogan's attitude but his words and intentions are rather contradictory. He is the one who claimed that Turkey is a real democracy and now wants to join the SCO, organization including Russia and China where human rights, freedom of speech and gender equality are not respected. Moreover, Turkey now being a NATO member would become a member of anti-NATO organization, which is quite incoherent. Erdogan's attitude seems indecisive; people will find his behaviour confusing and think Turkey is unpredictable and unreliable. This matter may be hold against the country’s entry in the EU during the future negotiations and further slow down the process.
Marie-Anne, 28th January.
L’Organisation de Shanghai, une alternative à l'UE ?
Le vendredi 25 janvier, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a répondu à des questions lors d'une émission politique télévisée. Durant cet entretien, le premier ministre turc a évoqué une possible adhésion à l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). Cette annonce a rapidement fait polémique et semé la confusion parmi les analystes.
L’OCS est une organisation fondée en 1996 par la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie, et le Tadjikistan dans le but de régler des problèmes frontaliers sur l'ancienne frontière sino-soviétique, entre la Chine et la Russie.
M. Erdogan a affirmé que la Turquie était à la recherche de nouvelles alternatives, étant donné les infimes espoirs quant à l'entrée du pays dans l'Union Européenne. Il serait prêt à mettre l'UE de côté si l’OCS, qu'il qualifie d’organisation "meilleure et plus puissante", venait à accepter leur demande. Il a également mentionné les valeurs et la culture que la Turquie possède en commun avec certains pays du groupe. La question qui se pose alors est, pourquoi ne pas abandonner l'UE dès maintenant? Le premier ministre a mis en avant le lien qui unit pour le moment la Turquie et l'UE et le risque trop important de ne pas avoir d'autres solutions de repli.
Les propos d'Erdogan ont eu l'effet d'une bombe et ont immédiatement provoqué des critiques parmi les analystes et les politiciens. Selon eux, des organisations telles que l’OCS ne sont pas une possibilité envisageable pour le pays, en raison de leur manque de valeurs démocratiques. Choisir cette voie reviendrait à renoncer à la démocratie en voie de développement de la Turquie pour une dictature. Pour d'autres, cela pourrait être interprété comme un coup de bluff vis-à-vis de l'UE montrant que la Turquie a des alternatives.
Il ne s'agit pas de la première fois que le premier ministre Erdogan soulève la question. En juillet dernier, lors de sa visite en Russie, le président Vladimir Poutine lui a demandé ce que la Turquie faisait dans l'UE, il aurait alors répondu "Faites-nous entrer au sein des cinq de Shanghai et nous oublierons l'UE" sur le ton de la plaisanterie. Vendredi dernier, le ton du premier ministre était cependant plus sérieux.
La Turquie souhaite devenir membre de l'UE depuis 1993, année de la demande d’adhésion à la Communauté Economique Européenne (EEC). L'opposition de certains pays européens tels que la France ou l'Allemagne ralentit le processus d'admission et cause beaucoup de frustration en Turquie.
Opinion: D'une certaine manière, la frustration causée par l'UE peut expliquer l'attitude du Premier Ministre mais ses propos et ses intentions semblent plutôt contradictoires. Premier à affirmer que la Turquie est une vraie démocratie, il désire maintenant intégrer l’OCS, une organisation dont les principaux membres (Russie et Chine) bafouent les Droits de l'Homme, la liberté d'expression et l'égalité des sexes. De plus, la Turquie étant un pays membre de l'OTAN deviendrait membre d'une organisation rivale, ce qui est assez incohérent. Son attitude indécise et facétieuse peut donner une mauvaise image de la Turquie qu'on pourrait croire peu fiable et indécise. Cette affaire pourrait être retenue contre le pays lors des prochaines négociations pour son intégration dans l'UE et ralentir encore davantage un processus déjà mal engagé.
Marie-Anne, le 28 janvier.
Sources: - http://www.todayszaman.com/news-305408-erdogans-shanghai-organization-remarks-lead-to-confusion-concern.html
- http://www.todayszaman.com/newsDetail_getNewsById.action?newsId=287757
- http://latitude.blogs.nytimes.com/2013/01/29/turkey-turns-away-from-europe-toward-the-shanghai-cooperation-organization/
- http://www.todayszaman.com/newsDetail_getNewsById.action?newsId=287757
- http://latitude.blogs.nytimes.com/2013/01/29/turkey-turns-away-from-europe-toward-the-shanghai-cooperation-organization/
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